Dans cette annulation de mariage, les
membres du Mouvement Français pour le planning familial du Loir-et-Cher ne reviennent pas sur la législation « peut-être qu’elle se tient. Mais notre première réaction a été l’effroi devant
la régression que cela indique. » En cause le mensonge ou la non virginité ? Peu importe. Elles dénoncent « la situation de domination. Alors mensonge, virginité ou non… Ce n’est
pas le problème. Ca signe surtout des rapports de domination que le Mouvement dénonce depuis 40 ans. Tout un travail est fait contre les violences faites aux femmes, toutes. Cette affaire arrive au
moment où l’on juge Fourniret, on nous dénonce ce monstre et de l’autre cette annulation. Alors que lui recherchait la virginité ! » Leur lutte passe aussi par l’information « dans
les lycées, on montre qu’un hymen n’est pas lié à la virginité », il peut être inexistant sans rapports, ou présent après. « C’est une méconnaissance du corps. Les jeunes sont étonnés
quand on leur prouve çà. » Toutefois, quant au contexte, Elsa Petit-Hassan et Micheline Dupont mesurent « Si elle a utilisé çà pour se sortir d’un mariage forcé, c’est une bonne chose,
mais peu importe, ça dénonce toujours cette domination. Pour finir, il ne faut pas que ce soit un prétexte à une campagne islamophobe raciste, car ce n’est pas indiqué dans le Coran la
virginité. »
Nathalie Pronier, déléguée départementale des droits des femmes et de l’égalité, ne peut commenter ce jugement. Mais elle agit
également beaucoup dans la mise en place d’actions visant à informer, former et sensibiliser les professionnels et les publics, notamment par le biais du réseau départemental luttant contre les
mariages forcés (*)… Et les violences faites aux femmes, qui en sont aussi parfois issues.
(*) En France, 70000 femmes seraient concernées par les mariages
forcés.
article de la nouvelle république du 04 juin 2008